Cadres en chêne massif.
Congo, XXème.
86cm de hauteur par 62cm de largeur et 3cm d’épaisseur.

Le peuple Mbuti, ou Bambuti, est l’un des nombreux groupes pygmées indigènes de la région du Congo en Afrique. Avant l’ère coloniale, le tissu d’écorce était le principal vêtement des hommes et des femmes en Afrique centrale. Les femmes de la forêt d’Ituri, au nord-est du Congo, peignent des motifs rythmiques, libres et oscillants sur des morceaux d’écorce intérieure de figuier battue à l’aide d’un maillet en ivoire, en os ou en bois. Le découpage et le martelage de l’écorce sont effectués par les hommes. Souvent, à l’aide d’un mélange de jus de gardénia et de charbon noir, les femmes réalisaient la plupart des peintures à l’aide d’un pinceau en fibre. Bien qu’une grande partie de l’iconographie reste indéchiffrée, elles utilisent le même riche répertoire de motifs et de dessins qu’elles appliquent pour peindre le corps de leur famille et de leurs amis. En outre, les femmes sont les architectes du monde de l’Ituri. Ce sont elles qui maîtrisent le style de chant polyphonique, semblable au jodel, propre aux bergers de l’Ituri. L’esthétique ituri associe l’art et le chant. Les deux utilisent des structures polyphoniques, des contractions d’intervalles, des macro-complications de la structure en termes de passages successifs, des micro-complications de la structure en termes de petits motifs, modifiés à chaque répétition, des entrées et sorties de ligne décalées et un mode d’exposition à plusieurs voix extrêmement ludique.